Les attentats terroristes perpétrés la semaine dernière dans la région espagnole de Catalogne ont donné libre court aux commentaires des médias internationaux qui se focalisent sur l’origine marocaine des terroristes plutôt que sur le contexte dans lequel ils ont grandi en Espagne.
Pourtant ces jeunes binationaux sont nés ou/et ont grandi sur le sol européen, et c’est dans leur pays d’accueil qu’ils se sont radicalisés avant de commettre leur forfait. Un amalgame qui nourrit le sentiment de stigmatisation et qui représente un danger pour les autres marocains vivant dans les pays européens ciblés par les extrémistes.
Dans le cas des attaques terroristes de Barcelone et Cambrils, faisant au total 15 morts et une centaine de blessés, une certaine presse pointe du doigt l’origine marocaine des terroristes comme si les auteurs binationaux ont été embrigadés au Maroc.
Au lieu d’évoquer les véritables raisons qui ont poussé ces jeunes binationaux à se radicaliser, à savoir le chômage chronique, la marginalisation et leur rejet dans leurs sociétés d’accueil, les journalistes de ces médias cherchent à faire porter le chapeau au Maroc dans ces tragiques événements qu’il a d’ailleurs vivement condamnés.
Il ne faut pas oublier que ces individus en perte de repères identitaires, sont devenus des proies faciles pour les groupes extrémistes qui les manipulent à leur guise, souvent en contrepartie de modiques sommes d’argent et de promesses surréalistes.
Il ne faut pas oublier aussi que le Maroc est l’un des rares pays à s’être fermement engagé dans la lutte internationale contre le terrorisme et se tient constamment disposé à collaborer avec les autorités des pays dès lors qu’il s’agit de débusquer ou de démanteler les réseaux des terroristes et les groupes extrémistes.
L’étroite coopération sécuritaire entre le Maroc et l’Espagne, notamment en matière de lutte anti-terroriste et d’échange de renseignements, a déjà permis d’avorter de nombreux projets terroristes.
De plus, le patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi, avait été décoré par l’Espagne en 2014, en signe de reconnaissance du rôle du Maroc en matière de lutte anti-terroriste et sécuritaire.
Il serait donc injuste d’accuser tous les Marocains et ils sont plus de 240.000 à vivre depuis des décennies en Catalogne et en Espagne, d’être tous des «terroristes».
«Il s’agit d’un dangereux raccourci», estime Abdellah Rami, chercheur au centre marocain des sciences sociales. Pour ce chercheur, les auteurs des attentats en Espagne ou ailleurs «sont le produit de la société dans laquelle ils ont grandi».