Les experts estiment que les dernières sanctions américaines contre le Venezuela ont dégradé la situation économique du pays déjà catastrophique et accéléré le processus de défaut de paiement de sa dette qui pourrait ainsi intervenir dès cette semaine.
Le 24 août dernier, la Maison Blanche dévoilait ses dernières mesures de rétorsion contre Caracas, en complément de celles annoncées le 31 juillet.
L’objectif de Washington était de couper les financements accordés au Venezuela en bloquant l’accès aux devises étrangères. Les sanctions américaines ont augmenté la pression sur le président contesté Nicolas Maduro, dont le régime a été qualifié d’«inacceptable» et de «dictateur» par Washington.
Ces sanctions interdisent au Venezuela d’emprunter ou de vendre des obligations au sein du système financier américain. Par exemple, Citgo, la compagnie pétrolière vénézuélienne basée aux Etats-Unis où elle a des activités de raffinage et dispose de stations-services, ne peut plus rapatrier des dividendes ou des bénéfices à Caracas.
Selon le Council of Foreign relations, un influent think tank, ces sanctions américaines ont mis fin à tout nouvel investissement direct dans le pays, à l’exception de celles émanant de la Russie ou de la Chine.
Les apports en financements du pays, qui ont déjà chuté de plus de 75% ces cinq dernières années, se sont encore amoindris à des niveaux effrayants depuis le début de la crise au Venezuela.
Le régime de Maduro a été davantage isolé et «la propension des investisseurs internationaux de détenir la dette du pays, a diminué». Dans une note publiée hier lundi, l’économiste chez Capital Economics Edward Glossop assure que les réserves du Venezuela en devises ne sont plus que de 9,7 milliards de dollars alors que sa dette extérieure s’élève à quelque 110 milliards.
Le taux d’inflation est le plus élevé au monde après le Zimbabwe, avec 1000% en moyenne cette année et 2.000% en 2018. En quelques jours, les agences de notation financière Moody’s, Fitch et Satndard & Poor’s ont abaissé la note de la dette du Venezuela, jugeant qu’un défaut de paiement, devenu hautement probable, pourrait avoir lieu d’ici au début de l’année prochaine.