Un comité consultatif d’experts sud-africains a plaidé dimanche, en faveur de la redistribution sous certaines conditions, des terres agricoles sans indemniser les propriétaires expropriés, alors que les autorités sud-africaines mènent une réforme agraire controversée.
Le chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa avait mis en place ce comité au lendemain de son accession à la magistrature suprême en février 2018. La réforme agraire, qui fait partie de ses priorités, a pour but de corriger les inégalités héritées du régime raciste de l’apartheid entre les Noirs, majoritaires, et les Blancs, minoritaires.
Toutefois, cette initiative suscite des inquiétudes non seulement en Afrique du Sud mais également à l’échelle internationale. A l’heure actuelle, les Blancs possèdent la majorité des terres agricoles en Afrique du Sud.
«Le Comité soutient le tournant politique proposé visant à utiliser les dispositions de la Constitution pour exproprier des terres sans dédommagement», a-t-il mentionné dans son rapport. Toutefois, l’expropriation «n’a pas besoin, et ne devrait pas, être utilisée dans tous les cas», souligne le rapport.
A propos, le Parlement sud-africain va discuter au courant de cette année, un amendement de la Constitution visant à renforcer les conditions légales des saisies de terres.
Le même groupe d’experts a par ailleurs appelé à plus de clarté dans un projet de «loi d’expropriation» en vertu duquel on se passe de dédommagement qu’au cas où la terre est détenue dans «un but spéculatif», par l’Etat, a été abandonnée ou a fait l’objet de subventions gouvernementales supérieures à sa valeur.
Le comité estime que les propriétaires de terres acquises après la fin de l’apartheid en 1994 doivent être traités de manière différente de ceux qui ont hérité de terres détenues sous ce régime ségrégationniste.