L’Union européenne (UE) a présenté hier mercredi un guide de mesures très strictes à prendre dans son espace pour assurer la sécurité des réseaux 5G, laissant la porte ouverte au géant chinois des Télécoms Huawei pour le déploiement de la 5G dans l’espace communautaire.
Cette «boîte à outils», élaborée par tous les Etats membres de l’Union européenne en collaboration avec la Commission européenne, contient des recommandations sur ce qu’il convient de faire pour éliminer les risques spécifiques au déploiement des infrastructures de la nouvelle technologie mobile 5G.
Ces mesures, que les Etats membres de l’Union européenne ont promis de suivre, ne sont pas contraignantes. Selon le communiqué de l’UE, il est recommandé, afin d’«atténuer les risques pour la sécurité», de procéder à des «exclusions nécessaires pour les actifs critiques et sensibles tels que les fonctions de gestion et d’orchestration du réseau». Chaque pays et chaque opérateur européen est également appelé à «avoir plusieurs sources de fournisseurs pour diminuer les risques».
Huawei a salué dans un communiqué la décision des Européens, les félicitant pour leur approche «objective et basée sur les faits» concernant la sécurité de la 5G.
Numéro deux sur le marché des Smartphones, le groupe chinois Huawei s’est imposé dans le développement de l’internet mobile ultra-rapide 5G face à ses rivaux suédois Ericsson, finlandais Nokia et sud-coréen Samsung, et est déjà présent dans de nombreux pays. Il paraissait difficile pour l’Union européenne de se passer des services du géant chinois Huawei.
De son côté, Londres avait accordé mardi dernier, son feu vert partiel à Huawei pour le déploiement de la 5G sur son territoire, tout en le maintenant éloigné des équipements les plus risqués, en particulier le «cœur de réseau» depuis lequel tout est piloté.
Bien que strictes, ces conditions risquent de mécontenter Washington qui fait pression sur ses alliés pour exclure Huawei, qu’elle soupçonne d’espionnage pour le compte de Pékin. Si l’Union européenne, toujours sous la menace d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis, lui résiste, l’Australie et le Japon ont déjà cédé au pressing américain.