A mesure que les rebelles syriens prennent le contrôle de certains postes frontaliers, leurs compatriotes réfugiés en Turquie haussent le ton concernant les conditions de vie. Et, certains d’entre eux commencent à prendre le chemin du retour.
Face à cette situation, la Turquie pourrait clamer que la gratitude n’est pas de ce monde. Depuis quelques temps, les réfugiés syriens, qu’elle a accueillis en milliers, se plaignent de plus en plus violemment de leur traitement. Les évènements de dimanche dernier au camp d’Öncüpinar (province de Killis, Sud) en sont une parfaite illustration. Dans la même journée, Al-salama, un des principaux postes frontaliers syriens situé juste en face du camp est passé sous le contrôle des insurgés. Ce qui a mis en ébullition les réfugiés : « nous n’avons pas de nourriture depuis trois jours », disait un d’entre eux tandis qu’un autre affirmait : « nous n’avons pas d’argent pour vivre ici. Ils nous vendre un pain pour une livre turque » (0,55 dollar américain). Toutes ces plaintes s’élevaient dans un climat explosif : les réfugiés syriens s’en sont pris aux forces de l’ordre turques par des jets de pierre. Et, celles-ci ont riposté à coup de bombes lacrymogènes et de matraques. Selon certaines sources, deux morts ont été déplorés parmi les réfugiés syriens. Une information immédiatement démentie par les autorités turques.
Plus inquiétant, la contestation a gagné un autre camp. C’est celui d’Islahiye dans la province de Gaziantep. D’après l’agence de presse Anatolie, 7 personnes y ont été légèrement blessées. Bien qu’ayant accueilli le plus de réfugiés syriens depuis le début du conflit (plus de 40 000), la Turquie entretient avec eux des relations houleuses. Et les manifestations sont fréquentes. Elles ont été amplifiées par l’actuelle avancée des rebelles syriens, lesquels contrôlent 3 des 7 postes frontaliers avec la Turquie. D’ailleurs, certains réfugiés sont déjà entrain de rentrer en Syrie.