Le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne a annoncé hier jeudi sa décision d’exclure la Russie des grandes compétitions mondiales des deux prochaines années.
Ce pays, qui est accusé d’une cascade de tricheries et de dopage institutionnalisé, devrait rater deux éditions des Jeux olympiques.
La sentence des trois arbitres désignés par le TAS, « cour suprême » du sport mondial, rendue après quatre jours d’audience à huis-clos au début de novembre, est longue de plus de 180 pages. Aux Jeux olympiques d’été de Tokyo 2021 et ceux d’hiver de Pékin 2022, ne pourront concourir, et sous une bannière neutre, que les sportifs russes qui démontreront leur absence de recours au dopage.
La Russie pourra faire son retour qu’aux Jeux de Paris en 2024, contrairement à ce que réclamait l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui exigeait une suspension de quatre ans. Mais elle pourra être présente à l’Euro de football prévu l’an prochain à partir de juin 2021, dans la mesure où la sanction du TAS ne concerne que les «Majors Events», soit les événements internationaux, et donc pas les événements continentaux, comme est considéré l’Euro de football.
Le contentieux avec la Russie sur la question du dopage dure depuis 2010. Il y a dix ans, la coureuse russe de demi-fond Yuliya Stepanova et son mari Vitaly, ex-contrôleur de Rusada, avaient alerté l’AMA du dopage institutionnalisé en Russie, puis avaient fini par se tourner vers la chaîne allemande ARD, qui avait diffusé à partir de décembre 2014 une série de documentaires accablants.
Le scandale avait tourné au roman d’espionnage quand Grigory Rodchenkov, ex-directeur du laboratoire antidopage de Moscou réfugié aux Etats-Unis et devenu le principal informateur de l’AMA, avait avoué au printemps 2016 avoir orchestré pendant des années la dissimulation du dopage russe en coordination avec le ministère des sports, alors dirigé par Vitali Moutko, un proche de Vladimir Poutine.