Les Etats-Unis ont procédé hier jeudi à trois gestes à l’égard de l’Iran, sur fond d’intensification de discussions pour une relance de l’accord nucléaire conclu avec Téhéran et à l’approche d’une intention iranienne de s’affranchir de nouveaux engagements.
Après une réunion virtuelle des chefs des diplomaties française, britannique, allemande et américaine, Washington a annoncé accepter une invitation de l’Union européenne à des pourparlers en présence de Téhéran pour relancer les efforts visant à restaurer l’accord sur le nucléaire (JCPoA), signé en 2015.
Dans la foulée, l’administration de Joe Biden a annulé une proclamation unilatérale effectuée en septembre par le gouvernement de Donald Trump sur un retour de sanctions internationales contre l’Iran, qui avait déjà été jugée nulle et non avenue par une large majorité des autres membres du Conseil de sécurité, notamment du fait que les Etats-Unis s’étaient déjà retirés en 2018 de l’accord.
Et enfin, le département d’Etat a annoncé l’allègement des restrictions imposées sur les déplacements des diplomates iraniens auprès de l’ONU à New York. Ces derniers, ainsi que le chef de la diplomatie iranienne avaient vu leurs déplacements être limités à quelques rues autour du siège de l’ONU avec un parcours très précis pour aller et revenir de l’aéroport Kennedy.
Cette avancée intervient alors que le gouvernement iranien prévoit de restreindre à partir de dimanche l’accès des inspecteurs de l’AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d’avoir une activité nucléaire, et de renoncer à d’autres engagements pris en vertu de l’accord de 2015, sauf si les Etats-Unis lèvent leurs sanctions unilatérales imposées depuis 2018 et qui étranglent l’économie iranienne.
Depuis 2018, Téhéran s’est affranchi progressiveemtn de nombre de limites qu’il avait accepté d’imposer à son programme nucléaire, comme la reprise récemment de la production d’uranium enrichi à 20% et de l’uranium métallique, qui constitue une « étape clé dans le développement d’une arme nucléaire ».
Et depuis l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, Etats-Unis et Iran se renvoient la balle sur la question de savoir qui doit faire le premier pas vers l’autre pour relancer l’accord JCPoA. Washington demande à Téhéran de revenir pleinement dans l’accord tandis que la République islamique a réclamé que la nouvelle administration démocrate lève au préalable les sanctions.