La Chine lance le premier module de sa station spatiale

La Chine a procédé au lancement ce jeudi du premier des trois éléments de sa station spatiale, dont l’assemblage devrait s’étaler sur plus d’un an avec une dizaine de missions successives, dont quatre habitées.

Selon la télévision publique CCTV, le module central Tianhe (« Harmonie céleste ») a été propulsé par une fusée Longue-Marche 5B depuis le centre de lancement de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan, dans le sud du pays. D’une longueur de 16.6 mètres et d’un diamètre de 4.2 mètres, il sera la partie centrale de la CSS, le lieu de vie des astronautes et le centre de contrôle de la station.

Bien qu’aucun calendrier n’ait été officiellement communiqué, les prochaines étapes seront le lancement et l’arrimage d’un vaisseau cargo, Tianzhou-2, à Tianhe, a priori en mai, avant que la mission habitée Shenzhou 12 n’emmène, vraisemblablement en juin, des astronautes à bord de la station en construction.

Nommée en anglais par son acronyme CSS (China Space Station, « Station Spatiale Chinoise ») et en chinois Tiangong (« Palais céleste »), la Station spatiale chinoise sera environ trois fois plus petite que la Station spatiale internationale (ISS).

Elle évoluera en orbite terrestre basse (entre 340 et 450 kilomètres d’altitude) et ressemblera à l’ancienne station russe Mir (1986-2001). Elle devrait peser au total plus de 90 tonnes et sa durée de vie prévue sera de dix à quinze ans.

Cet ambitieux projet doit permettre à Pékin, à partir de 2022, de disposer d’astronautes en permanence dans l’espace et cohabitera en orbite autour de la Terre avec l’ISS, laquelle devrait être opérationnelle encore plusieurs années. Elle sera ouverte aux collaborations avec l’étranger même si elle n’a pas vocation à devenir un lieu de coopération internationale au même titre que l’ISS.

La Chine investit depuis quelques décennies des milliards dans son programme spatial pour rattraper Européens, Russes et Américains. L’Empire du Milieu a envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003 et a posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale.

Andreï Touabovitch