Les entreprises allemandes semblent avoir trouvé en la Turquie un refuge à l’heure de la crise dans la zone euro. Elles n’y font que se multiplier, profitant de la bonne santé économique de ce pays.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’actuelle Turquie dispose de sérieux atouts économiques : sur la dernière décennie, sa croissance a été de 5,4 % par an, son inflation est maîtrisée et sa main d’œuvre, jeune. Des caractéristiques qui plaisent énormément aux entreprises allemandes. Selon la chambre de commerce germano-turque, elles sont au nombre de 5 000 environs sur les 30 000 entreprises étrangères que compte le pays. Et, ce chiffre est loin d’être constant car d’année en année, il ne fait que grossir. Pour preuve, 534 entreprises allemandes ont vu le jour en Turquie au cours de l’année 2011. Ce qui correspond à une croissance de 14 %. Ces firmes sont très utiles, la Turquie connaissant un boom économique. En effet, ses secteurs des finances, de l’énergie, de l’automobile et des infrastructures ont le vent en poupe, ce qui fait les affaires des entreprises allemandes. A titre d’exemple, RWE, numéro deux de l’énergie en Allemagne, a décroché l’installation d’une centrale électrique à gaz à cycle combiné à Denizli (sud-ouest de la Turquie). Celle-ci assurera la fourniture de 3,5 millions de ménages. Coût de l’opération : 600 millions de dollars américains.
L’Allemagne profite des relations privilégiées qu’elle partage depuis belle lurette avec la Turquie. Déjà depuis 1960, les ressortissants turcs prenaient la direction du pays de la zone euro pour chercher de l’emploi. Aujourd’hui, forte de 3 millions d’âmes, elle y constitue la première communauté issue de l’immigration. Plus important, l’Allemagne envoie 9,5 % de ses exportations vers la Turquie et bénéficie de 10,3 % des importations de ce pays. Ce qui en fait le premier partenaire commercial turc. Un statut salutaire en temps de crise.
Et la France dans tout ça ???