Quelque 21 des 30 millions de Vénézuéliens étaient appelés aux urnes hier dimanche pour élire 23 gouverneurs ainsi que les maires et conseillers de 335 communes du pays. Quelque 70.000 candidats étaient en lice.
Ces élections régionales ont été marquées par le retour des observateurs internationaux après 15 ans d’absence et de l’opposition qui a rompu avec sa stratégie du boycott des élections.
Selon une source proche du Conseil national électoral (CNE), les résultats sont attendus pour ce lundi matin. Et selon plusieurs observateurs, le pouvoir devrait remporter haut la main ce scrutin à un seul tour face à une opposition morcelée.
Mais plus que le résultat, le scrutin est considéré comme important parce qu’il constitue un point de départ à la fois pour le pouvoir qui cherche à faire lever les sanctions qui pèsent sur le pays et pour une opposition en quête de reconstruction avant la présidentielle de 2024. C’est d’ailleurs la première participation de l’opposition à un scrutin depuis 2017 après le le boycott de la présidentielle de 2018 et des législatives de 2020.
L’Union européenne a déployé pour la première fois depuis 15 ans, 130 observateurs sur le terrain pour cette première mission électorale au Venezuela. L’eurodéputée portugaise Isabel Santos, la chef de la mission électorale européenne, qui doit présenter un rapport préliminaire sur le scrutin mardi, a confirmé que le vote s’était passé dans la «tranquillité».
La présence des observateurs européens est aussi un des gages de bonne volonté présentés par le pouvoir, qui a ouvert des négociations avec l’opposition, pour tenter de «faire lever au moins partiellement les sanctions, notamment celles sur le pétrole».
Le Venezuela est confronté à une crise économique inédite et une hyper-inflation. Face à des sanctions économiques imposées notamment par les Etats-Unis qui veulent évincer du pouvoir, le président controversé Nicolas Maduro, Caracas cherche à desserrer l’étau.
Caracas, dont une partie des fonds à l’étranger sont gelés, veut pouvoir plus facilement vendre son pétrole, dont les Etats-Unis étaient le principal acheteur, et pouvoir importer sans difficultés les produits qui manquent au Venezuela.