Les Gardiens de la Révolution islamique, l’armée idéologique de l’Iran, ont annoncé hier mercredi sur leur site officiel Sepah News la création d’un nouveau missile de moyenne portée, susceptible d’atteindre Israël, ennemi juré de Téhéran, mais aussi toutes les bases américaines de la région.
De « fabrication locale », cet engin a été dévoilé lors d’une visite sur une base de missiles sol-sol des forces aérospatiales des Gardens, en présence du général Amirali Hajizadeh, chef du département aérospatial.
Le chef d’état-major des forces armées, le général Mohammad Bagheri, a affirmé qu’il s’agit d’un missile stratégique dénommé Kheybarchékan, du nom d’une victoire des partisans de Mahomet au 7ème siècle. Sepah News précise que « sa maniabilité » et sa vitesse extrême lui permettent d’atteindre des cibles dans un rayon de 1 450 kilomètres » et qu’il peut percer un bouclier antimissile.
Une porte-parole de la diplomatie américaine Jalina Porter a réagi à l’annonce des Gardiens de la révolution en affirmant que « le développement et la prolifération de missiles balistiques par l’Iran sont une menace pour la sécurité internationale ainsi qu’un défi important pour la non-prolifération », ajoutant que les Etats-Unis entendaient continuer à « utiliser plusieurs outils » pour « empêcher toute nouvelle avancée du programme de missiles de l’Iran ».
L’annonce des Gardiens de la révolution intervient alors que les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont repris cette semaine à Vienne. Les Etats-Unis et plusieurs pays européens souhaitent que l’Iran limite également son programme de missiles balistiques.
Mais Téhéran considère ce dernier comme un important moyen de dissuasion envers les Etats-Unis et Israël et a rejeté les demandes des puissances occidentales de mettre fin à ses travaux en la matière. L’IISS (International Institute for Strategic Studies) estime que l’Iran possède une vingtaine de types de missiles balistiques ainsi que des missiles de croisière et des drones, de capacité variable, allant par exemple de 800 kilomètres pour le Qiam-1 à 1 800 kilomètres pour le Ghadr-1.