Le Roi Mohammed VI a reçu jeudi au Palais Royal à Rabat, le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en visite au Maroc à l’invitation du Souverain, artisan de la normalisation des relations entre le Royaume et l’Espagne après la reconnaissance par le gouvernement espagnol du plan marocain d’autonomie comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour le règlement du conflit du Sahara.
Le déplacement de Pedro Sanchez au Maroc tourne la page d’une crise d’une année entre les deux pays, déclenchée après l’hospitalisation, sous une fausse identité, du chef du polisario en Espagne.
Désormais, la nouvelle dynamique enclenchée entre les deux pays, qui fait écho à l’appel du Roi Mohammed VI à inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays, va inscrire leur partenariat sur la base de la transparence et du respect mutuel.
Outre les relations économiques et commerciales denses et très imbriquées que les deux pays vont s’atteler à renforcer davantage, le Maroc et l’Espagne sont appelés à faire face à des défis communs, allant de l’immigration et du contrôle des frontières au crime transfrontalier, en passant par les menaces terroristes.
Cette visite, qui marque le début d’une nouvelle phase dans les relations entre les deux pays, intervient aussi dans un contexte diplomatique particulièrement difficile pour le polisario, le groupe séparatiste armé par le régime algérien.
L’Algérie et le polisario ont, en effet, été fortement déstabilisés par la décision de l’Espagne soutenant le Maroc et par le large consensus international qui s’est dégagé autour de l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara.
Ce consensus international a acquis d’autant plus de poids qu’il est désormais adossé aux positions de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale au Sahara, et des États-Unis. Outre Washington et Madrid, le plan d’autonomie et l’intégrité territoriale du Maroc ont le soutien de l’écrasante majorité des pays arabes, de l’Allemagne, de la France, d’Israël, en plus des nombreux États africains qui soutiennent.
De surcroît, l’inflexion de la position de l’Espagne devrait ouvrir la voie à d’autres pays en Europe, où le ton a été donné par la Commission européenne qui s’est rangée du côté du réalisme et du pragmatisme en soutenant la position de l’Espagne qu’elle estime s’inscrire « dans le cadre de l’ONU ».