Six semaines après le début de l’invasion de l’Ukraine, la banque française Société Générale a annoncé ce lundi sa décision de mettre fin à ses activités en Russie via la cession de la totalité de sa participation dans Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe dans lequel elle était actionnaire majoritaire.
Dans un communiqué, Société Générale annonce avoir signé un accord avec le fonds d’investissement russe Interros Capital «en vue de lui céder la totalité de sa participation» dans Rosbank ainsi que ses filiales d’assurance en Russie.
Interros Capital, précédent actionnaire de Rosbank, a indiqué dans un communiqué séparé que la conclusion de la transaction doit avoir lieu d’ici quelques semaines, après «réception de toutes les autorisations nécessaires des organes de régulation».
Interros est un des plus gros fonds du pays, qui détient des actifs dans l’industrie lourde et métallurgique, notamment dans la société Nornickel et le secteur pharmaceutique (Petrovax).
Il a été fondé par Vladimir Potanine, 61 ans, l’un des oligarques les plus puissants et et les plus connus de Russie. Proche de Vladimir Poutine, il était en 2021, selon le magazine Forbes, la deuxième personnalité la plus riche de Russie avec une fortune estimée à 27 milliards de dollars.
Face au retrait d’autres grandes banques de Russie après son invasion de l’Ukraine et les sanctions occidentales qui ont suivi, plusieurs analystes estimaient que la position de la Société Générale en Russie était difficilement tenable.
Début mars, dans un communiqué, les dirigeants de la banque française s’étaient voulus rassurants, se disant en mesure d’absorber, grâce notamment à une situation financière solide après l’enregistrement en 2021 d’un bénéfice record de 5,6 milliards d’euros, les conséquences de son exposition en Russie, 18,6 milliards d’euros fin 2021, dont 15,4 milliards pour Rosbank, et des activités localisées qui ont représenté 2,8% du produit net bancaire et 2,7% du résultat net du groupe.