Après plusieurs heures de combats déclenchés par l’arrivée de ses membres à Tripoli, la capitale de la Libye, le gouvernement désigné par le Parlement de Tobrouk, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar, a annoncé ce mardi qu’il se retirait de Tripoli, où siège l’exécutif rival dirigé par l’homme d’affaires, Abdelhamid Dbeibah.
Dans un communiqué publié lundi en milieu de matinée, le service de presse du gouvernement désigné par le Parlement de Tobrouk a indiqué que son Premier ministre, Fathi Bachaga ainsi que plusieurs de ses ministres avaient «quitté Tripoli pour préserver la sécurité des citoyens».
Plus tôt dans la nuit, le même service avait annoncé l’arrivée à Tripoli de Fathi Bachaga et de ses ministres «pour y débuter les travaux» de leur gouvernement.
Mais cette annonce avait entraîné des combats pendant plusieurs heures en pleine ville entre des groupes armés, le gouvernement désigné par le Parlement et celui siégeant à Tripoli disposant tous deux dans la région de Tripoli du soutien de groupes armés encore très influents dans l’ouest du pays.
Dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique et comptant 7 millions d’habitants, la Libye est en proie depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, à une série de crises politiques et de violences, marquées notamment par des divisions entre les deux institutions concurrentes basées à l’Est et à l’Ouest du pays et par l’insécurité, qui sapent le processus de transition censé tourner la page des années de dictature.
Le gouvernement siégeant à Tripoli est né début 2020 d’un processus politique parrainé par l’ONU. Mais en février, le Parlement basé à l’Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, dont les forces avaient échoué à conquérir la capitale en 2019, avait désigné Fathi Bachaga, un ancien ministre de l’Intérieur, comme nouveau Premier ministre.
Ses rivaux politiques estiment que le mandat de Abdhelhamid Dbeibah a pris fin avec le report sine die des élections législatives et présidentielle, initialement prévues en décembre dernier, dont l’organisation était la principale mission de cet exécutif. Mais Abdelhamid Dbeibah a affirmé à de nombreuses reprises qu’il ne remettrait le pouvoir qu’à un gouvernement formé à l’issue desdites élections.