La Chine a proposé un projet d’accord de libre-échange et de coopération en matière de sécurité dans la région du Pacifique sud, mais cette initiative est déjà décriée par plusieurs poids lourds dans la région, comme l’Australie et les Etats-Unis.
Le projet d’accord et le plan sur cinq ans, baptisé «vision commune de développement», feront l’objet de discussions à l’occasion d’une visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi dans plusieurs pays de la région à partir de ce jeudi.
Selon ces documents, la Chine va proposer à dix Etats insulaires de la région, des millions de dollars d’assistance ainsi que la possibilité d’accéder au vaste marché chinois avec ses 1,4 milliard d’habitants en contrepartie de la conclusion dudit accord de libre-échange.
En retour, la Chine se chargerait également de former les forces de police de ces pays et s’impliquerait dans la cybersécurité locale. Elle pourrait également réaliser des opérations sensibles de cartographie marine et obtiendrait un meilleur accès aux ressources naturelles locales.
Mais l’initiative de la Chine est loin de susciter l’enthousiasme de tous les pays de la région du Pacifique sud qui est devenue ces derniers mois, un théâtre de forte rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, première puissance dans la région depuis des décennies.
Le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price a déjà conseillé aux pays du Pacifique sud de se méfier de cet accord «obscur» que propose la Chine.
Dans une lettre véhémente à ses collègues du Pacifique sud, le président des Etats fédérés de Micronésie, David Panuelo, a mis en garde contre un accord «attrayant» à première vue, mais susceptible de donner à la Chine les moyens «d’acquérir accès et contrôle» sur la région.
De son côté, le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese qui considère que son pays a été le partenaire de choix en matière de sécurité dans cette région du Pacifique sud depuis la Seconde Guerre mondiale, a annoncé une «intensification» de l’engagement de l’Australie dans le Pacifique, avec environ 500 millions de dollars australiens d’aide pour la formation à la défense, la sécurité maritime et les infrastructures pour lutter contre les effets du changement climatique.