Le Kremlin a admis hier lundi que deux versements n’étaient pas parvenus à des créanciers avant la date limite de la veille, mais affirme que cela est dû aux sanctions internationales visant le pays, et certainement pas à un éventuel défaut de paiement, comme l’ont affirmé de nombreuses agences de presse financières.
Le ministère russe des Finances dit avoir effectué deux versements d’intérêts le 20 mai, mais que ceux-ci ont été bloqués par des intermédiaires. Dans un communiqué, le ministère a affirmé que « les systèmes internationaux de paiements et de compensations ont obtenu les fonds dans les temps et en totalité et avaient les moyens légaux et financiers de transférer les fonds en question aux destinataires ».
Ce non-paiement est une première depuis l’entrée en vigueur des sanctions internationales contre la Russie, après son offensive contre l’Ukraine, sur les systèmes de paiement. En raison de ces sanctions, le pays, bien qu’il en ait largement les moyens, ne peut plus effectuer de versements en devises occidentales pour rembourser les intérêts et sa dette extérieure libellés en dollars ou en euros.
Ces deux versements qui n’ont pas pu être payés sont les derniers que Moscou a essayé d’effectuer en devises étrangères. Depuis fin mai, la Russie dit rembourser en roubles sa dette en dollar ou en euro, ce qui l’expose également à un défaut. Cette situation, si elle perdure, fait que le pays devrait cette année probablement rater toutes les échéances liées à sa dette extérieure, et portant sur des centaines de millions de dollars.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a mis en garde contre toute tentative de l’Occident de s’approprier, sous prétexte d’un défaut, les quelques 300 milliards de dollars de réserves financières russes gelées à l’étranger dans le cadre des sanctions occidentales frappant Moscou.