Le Service national du renseignement (NIS) de la Corée du Sud a déposé une plainte mercredi contre deux de ses ex-patrons, Park Jie-won et son prédécesseur Suh Hoon, accusés d’avoir mal gérés des affaires impliquant le régime nord-coréen de Pyongyang.
Park Jie-won est accusé d’avoir supprimé des rapports sur le meurtre par balles d’un officiel des pêches par des garde-côtes nord-coréens alors qu’il était en service près de la frontière maritime intercoréenne en septembre 2020.
Le gouvernement de Séoul a conclu à l’époque, qu’il avait été tué en tentant de faire défection vers le Nord, une conclusion qu’aucune preuve n’est parvenue à étayer jusqu’à aujourd’hui.
Suh Hoon pour sa part est soupçonné d’avoir ordonné prématurément en novembre 2020, la fin d’une enquête sur deux pêcheurs nord-coréens soupçonnés d’avoir assassiné 16 de leurs compagnons de bord et renvoyés au Nord, vraisemblablement contre leur volonté en vue de faire défection.
Un officiel du bureau présidentiel actuel a déclaré que les deux affaires pourraient relever d’un « crime d’Etat contre l’humanité » si les soupçons venaient à être confirmés.
Park Jie-won et Suh Hoon ont tous deux occupé la direction du NIS sous l’administration de l’ancien président libéral Moon Jae-in jusqu’à la fin de son mandat en mai dernier.
Ces affaires laissent entendre que l’ancien gouvernement sud-coréen pourrait avoir tenté de couvrir des affaires impliquant des responsables de la Corée du Nord, pour faciliter sa politique de la main tendue.
A l’approche de l’élection présidentielle de mars dernier qu’il avait remportée, le président conservateur Yoon Suk-yeol, qui a pris ses fonctions en mai, a critiqué la politique de son prédécesseur envers la Corée du Nord, la qualifiant de « soumise ».