Ferhat Mehenni, le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) ne décolère pas après l’annulation par la chaîne française CNews, à la dernière minute, d’une rencontre programmée avec lui depuis une semaine, visiblement à cause d’instructions émanant de l’Élysée, qui aurait cédé à des pressions d’Alger pour censurer le dirigeant indépendantiste.
La direction de la chaîne de télévision française d’information en continu n’a pas donné d’explication à l’annulation de l’interview, programmée dimanche 2 octobre à 20h00, à l’émission « Face à Rioufol ». Une annulation qualifiée par Ferhat Mehenni de « censure ».
Mais Paris n’a pas résisté au chantage du président algérien Abdelmajid Tebboune, qui a menacé d’annuler la visite en Algérie de la première ministre française Élisabeth Borne, prévue les 9 et 10 octobre. Une visite sur laquelle les autorités françaises fondent de grands espoirs pour obtenir une augmentation des livraisons de gaz algérien à la France.
Cette nouvelle concession de Paris n’est que la dernière d’une série de reculades concédées au régime politico-militaire algérien, qui tente de diaboliser le MAK. En cause, le mouvement qui défend l’autonomie de la Kabylie, région berbérophone du nord-est de l’Algérie, et l’un des fiefs du mouvement de protestation du Hirak, conteste la légitimité du régime des généraux au pouvoir à Alger.
Accusant le MAK et son président qui vit en exil à Paris, de visées séparatistes, le régime algérien a classé ce mouvement comme «organisation terroriste», au même titre que le mouvement d’opposition islamiste, Rachad, basé à Londres.