Des affrontements violents ont éclaté en Birmanie entre l’armée nationale et un groupe rebelle ethnique, dans une région connue pour ses riches gisements de pierres précieuses. Les combats ont débuté mardi malgré un précédent cessez-le-feu négocié en janvier sous l’égide de la Chine. La situation s’est intensifiée dans les régions de Mandalay, au nord, et de Shan, où les hostilités ont entraîné des pertes civiles, notamment lors de bombardements et de frappes aériennes visant la ville de Mogok. Cet endroit est renommé pour ses rubis, saphirs et autres pierres semi-précieuses, dont les plus prisées, surnommées « sang de pigeon » pour leur rouge profond, proviennent de cette région et atteignent des prix souvent supérieurs à ceux des diamants.
Les tensions exacerbées dans cette région stratégique mettent en lumière les enjeux économiques et géopolitiques entourant le commerce des pierres précieuses en Birmanie. La ville de Mogok, entourée de collines riches en gemmes, est un point focal de cette activité, bien que le commerce soit souvent entaché d’opacité, avec des rubis rares transitant parfois illégalement vers la Thaïlande ou la Chine pour être vendus sur des marchés privés ou transformés en bijoux.
Depuis le début des affrontements, au moins dix civils ont perdu la vie et plus de 20 autres ont été blessés, exacerbant les tensions déjà vives dans une région marquée par des conflits ethniques et des revendications territoriales. Le groupe rebelle en question, l’Armée nationale de libération des Ta’ang (TNLA), fait partie de l' »Alliance de la fraternité » aux côtés d’autres groupes comme l’Armée d’Arakan (AA) et l’Armée de l’alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA). Cette alliance avait déjà infligé un revers significatif à la junte au pouvoir lors d’une offensive surprise en octobre dernier, capturant des zones stratégiques et des points de passage clés vers la Chine.
Malgré les tentatives de médiation et de maintien de la paix par des acteurs régionaux comme la Chine, les récentes violations du cessez-le-feu témoignent des défis persistants pour parvenir à une stabilité durable dans cette région troublée de Birmanie.