La Suisse poursuit ses réformes portant sur les rémunérations. La population aura à se prononcer, par voie référendaire, sur la nouvelle initiative « pour des salaires équitables ».
Du fait de ses banques, la Suisse est un des pays européens prospères. Même dans cette crise, cette confédération s’en sort mieux que beaucoup de ses pairs. N’empêche, l’opinion est quand même plus regardante sur certaines inégalités sociales, dont la question de la disparité des salaires. Ainsi, les suisses devront s’exprimer par vote afin de changer la Constitution. Selon l’objectif des Jeunes socialistes, partisans de la nouvelle disposition légale, la rémunération la plus importante dans une entreprise ne doit être pas de plus de 12 fois supérieure à la plus basse. Cette initiative amorcée depuis 2011 gagne en popularité. Ainsi, près de la moitié de l’opinion publique (49,5 %) y serait favorable d’après un sondage « SonntagsZeitung » datant du 10 mars dernier.
Mais, devant cette intention d’approbation se place un obstacle de taille, à savoir le Parlement. Pour preuve, le Conseil des Etats, qui est le Sénat en Suisse, a rejeté ce texte la semaine dernière : ce projet de loi n’a obtenu que 10 voix favorables contre 26 autres opposées. En fait, il s’agit du deuxième refus des autorités, vu qu’avant cette instance, le Conseil National avait déjà dit non à une telle disposition. Il ne reste qu’à attendre le scrutin de la population, dont le calendrier n’a pas encore été arrêté.
En tout cas, cette question a suscité de vives discussions et les avis sont partagés suivant les différentes familles politiques. En attendant la décision finale sur les écarts salariaux, une autre initiative pointe déjà à l’horizon : celle de fixer le salaire minimum à 4 000 francs suisses (4100 dollars américains). Bref, une autre polémique en perspective.