Après un entretien hier lundi dans un hôtel parisien avec son homologue américain, le ministre des Affaires étrangères russes a fait état des difficultés qu’ils auront à affronter pour parvenir à organiser une conférence de paix sur la Syrie. Ce sentiment a été renforcé par la levée de l’embargo européen sur les armes en faveur des rebelles syriens.
L’organisation de cette conférence de paix baptisée « Genève 2 » bute déjà sur la participation des belligérants. Le régime de Damas a donné son accord de principe pour être représenté, mais la coalition des rebelles et des opposants syriens est fortement divisée sur la question. En réunion depuis jeudi à Istanbul, elle ne s’est pas encore prononcée sur sa présence. Par ailleurs, il est probable que la participation à la conférence de paix en cours de préparation puisse être étendue à la République islamique d’Iran, indéfectible soutien régional de Damas, comme l’a toujours souhaité la Russie, également partisan du régime de Bachar al-Assad. Mais les bonnes dispositions de Damas pourraient être douchées par la décision prise tard dans la soirée d’hier par l’Union Européenne de lever l’embargo sur les armes de manière à pouvoir armer les rebelles syriens. Alors que des accusations de recours à des armes chimiques pèsent sur les loyalistes comme sur les rebelles, cette décision se veut d’une extrême prudence puisqu’aucun pays ne s’est engagé à envoyer des armes dans les deux prochains mois. Ceci dans le but de laisser une chance à la diplomatie.
La décision de l’Union Européenne a été critiquée par la Russie qui y voit une sérieuse entrave à ses efforts conjoints de paix avec les Etats-Unis. Sur le terrain, la situation humanitaire et sociale est au plus mal. De violents combats se poursuivent pour le contrôle de la ville de Qousseir. Un attentat à la voiture piégée a tué quatre personnes et blessé des dizaines d’autres à Homs. Et les risques de voir le Liban être entraîné dans le conflit se précisent de plus en plus.