Dans la foulée de l’annonce par les monarchies du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) de sanctions contre le Hezbollah et ses alliés, une vaste campagne de boycott de produits iraniens et une manifestation anti-Hezbollah ont eu lieu au Koweït.
Ces actions au Koweït ont pour but de dénoncer l’intervention du Hezbollah chiite libanais dans le conflit syrien aux côtés des forces fidèles à Bachar al-Assad. Neuf des 50 « Sociétés coopératives » qui gèrent des supermarchés ont annoncé dans des communiqués publiés mercredi dans la presse avoir retiré de leurs rayons les produits iraniens, principalement des produits alimentaires. Ce boycott est une protestation contre le soutien de la République islamique au régime de Bachar al-Assad. L’une de ces sociétés envisage même d’aller encore plus loin en limogeant des employés iraniens et en résiliant leurs permis de séjour. Si elle venait à mettre en œuvre cette décision et qu’elle était suivie par d’autres, les conséquences se feraient durement ressentir au sein de la communauté iranienne au Koweït. Environ 50 000 iraniens y travaillent, même s’ils n’occupent que des postes subalternes. Le mardi soir, une manifestation anti-Hezbollah devant l’ambassade du Liban a rassemblé des dizaines de personnes.
Les sanctions annoncées par les monarchies du CCG touchent les titres de séjour et les intérêts financiers et commerciaux des membres du Hezbollah et de leurs alliés en représailles à l’intervention du mouvement chiite en Syrie. Le directeur du département international du CCG affirme que ces sanctions ne concerneront pas les résidents de la communauté libanaise. Mais l’inquiétude n’en demeure pas moins forte pour cette dernière, en particulier pour ces membres de confession chiite. Et avec eux ceux tous les chiites, qu’ils viennent d’Irak, du Pakistan ou d’Afghanistan, qui craignent de se faire expulser de manière arbitraire, exactement comme cela fut le cas dans les pays du CCG entre 2009 et 2012.