La livre de café a atteint le 7 novembre dernier le cours de 100.95 cents US, une première depuis 7 ans. Cette dégringolade des cours se fait ressentir péniblement chez les caféiculteurs brésiliens pour qui les coûts de production dépassent désormais et largement, les prix de vente.
Dans la région de Santo Espirito do Pinhal, les coûts de production d’un sac de 60 kilos d’arabica dépassent désormais les 150 dollars US alors que le prix de vente est d’à peine 94 dollars US. La chute du cours du café a été provoquée par des perspectives de production record dans les principaux pays producteurs tels que le Brésil, la Colombie ou encore le Vietnam.
La situation est encore plus particulière au Brésil où les lois du code de travail, durant le mandat du président Lula, ont fait grimper en flèche les salaires. Même les grandes exploitations, malgré la mécanisation de la cueillette, ne peuvent pas produire le sac de café à moins de 120 dollars US. Les difficultés financières des caféiculteurs se ressentent sur la qualité de la production. Les cultivateurs n’ont plus suffisamment de moyens de s’acheter des produits phytosanitaires. Et les conséquences devraient faire boule de neige sur les prochaines récoltes. Des gérants de coopératives estiment que beaucoup d’exploitations familiales pourraient bien disparaître dans les cinq prochaines années.
Les analystes estiment que les prix devraient continuer à osciller entre 90 et 120 cents la livre jusqu’en 2014-2015.Pour soutenir ses 290.000 caféiculteurs, le gouvernement brésilien a décidé depuis août dernier, d’acheter le sac d’arabica à 132 dollars US . Et si le cours reste bas, il devrait acheter les sacs à 148 dollars US en mars 2014. Les cultivateurs exigent également du gouvernement des facilités bancaires en attendant une amélioration des cours.