Les Cour des comptes chinoises vient de publier les résultats d’un audit qui révèle une progression alarmante de l’endettement des gouvernements locaux chinois de 67% en deux ans et demi. Cette hausse est attribuée à la multiplication des grands projets d’infrastructure.
Entre les dettes, les garanties pour les des crédits et autres engagements financiers contractés par les provinces, districts et municipalités, la dette locale a été établie à 2 890 milliards de dollars US à la fin du mois de juin dernier. Ces résultats vont dans le même sens que les estimations publiées récemment par plusieurs banques et analystes. Face à une conjoncture morose, les autorités locales chinoises ont emprunté de vastes sommes qu’elles ont investies dans de grands projets d’infrastructures dans le but de gonfler l’activité. La croissance n’a cependant pas suivie l’accroissement des dettes publiques. Toutefois, malgré sa forte hausse depuis 2010, l’endettement public total en Chine, qui tourne autour de 50% – 55% du Produit Intérieur Brut, offre un ratio encore modéré parmi les grandes économies mondiales.
La situation ne serait pas si alarmante que ça pour Pékin qui affirme que le niveau de l’endettement dans le pays reste sous contrôle. La croissance économique se poursuit à un rythme soutenu, les gouvernements locaux possèdent des actifs matériels considérables et les réserves de devises du pays sont d’environ 3 600 milliards de dollars. Certains analystes estiment que la future autorisation des privatisations ou de l’arrivée de capitaux privés dans des entreprises d’Etat permettra une baisse notable de l’endettement au niveau national. Pékin a en effet dévoilé mi-novembre des réformes ambitieuses dans ce sens ainsi que l’ouverture de l’accès au marché obligataire en faveur des gouvernements locaux pour leur permettre de diversifier leurs sources de revenus. Mais cette sérénité n’est pas partagée par tous les experts qui s’inquiètent de l’importance des créances du secteur privé.