Une série d’accords croisés à l’amiable conclus mardi, vont permettre à la banque américaine JPMorgan Chase de régler des poursuites pénales et civiles des autorités qui l’accusent d’avoir fermé les yeux sur les pratiques de l’escroc Bernard Madoff. L’ensemble de la facture pour la banque s’élève à près de 2.6 milliards de dollars.
JPMorgan Chase va payer 1.7 milliard de dollars à diverses instances gouvernementales dont le procureur de Manhattan, le département des crimes financiers du Trésor ou encore le FBI afin d’indemniser les victimes de l’escroc. Elle va également verser une amende de 350 millions de dollars à l’OCC (Bureau du Contrôleur de la Monnaie), une autre agence fédérale, et 543 millions de dollars à l’administrateur de la faillite de la société de Bernard Madoff, Irving Picard, qui dit avoir recouvré jusqu’à ce jour, 9.783 milliards des fonds des clients de Bernard Madoff, soit 55.9% du principal de 17.5 milliards de dollars perdus par les victimes de la fraude.
En échange de toutes ces amendes et à condition qu’elle reconnaisse « sa conduite », les charges pénales qui pèsent sur JPMorgan Chase seront suspendues pour deux ans et abandonnées à l’issue de ce délai si la banque peut prouver qu’elle a suffisamment amélioré ses pratiques de lutte contre le blanchiment d’argent.
Bernard Madoff a été condamné en 2009 à 150 ans de prison pour la plus grosse fraude boursière de l’histoire, révélée en décembre 2008 au moment de la crise et estimée à 65 milliards de dollars. Elle consistait à piocher dans les finances de ses nouveaux clients pour rétribuer ou rembourser les clients les plus anciens. JPMorgan Chase, qui était son principal banquier depuis plus de 20 ans, était poursuivie pour ne pas avoir mis en place un système anti-blanchiment efficace et pour ne pas avoir signalé aux autorités les doutes et suspicions des employés sur l’origine des rendements faramineux des investissements de Bernard Madoff.