Les Etats-Unis ont décidé à la mi-mars de vendre leur RSP (Réserve Stratégique de Pétrole) sur le marché mondial dans le cadre des sanctions contre la Russie. Cette mesure pourrait particulièrement porter préjudice à l’économie russe qui a besoin d’un prix du baril supérieur à 100 dollars pour maintenir l’équilibre de son budget.
Dans un avertissement à demi-mot à la Russie, le département de l’Energie américain a annoncé la vente de 5 millions de barils de sa RSP, une première depuis 1990, officiellement pour vérifier l’opérationnalité du système en cas de perturbations imprévues des fournitures sur le marché intérieur.
Le jour du déblocage de la RSP a vu une perte de 53 cents des contrats à long terme de Brent qui sont descendus jusqu’à 108.02 dollars. C’est l’économiste américain Philip Verleger qui a, pour la première fois, fait planer l’ombre de cette menace en présentant le 3 mars les 700 millions de barils de pétrole qui constituent la RSP (Réserve Stratégique de Pétrole) comme un puissant levier de pression sur la Russie. L’exploitation prochaine du pétrole de schiste en quantité importante fait que ces réserves ne sont plus d’une importance cruciale pour la sécurité nationale des Etats-Unis. En vendant ces réserves, les Etats-Unis pourraient ainsi, sans aucune dépense directe, faire baisser le cours pétrolier et infliger un sérieux préjudice à la Russie.
Philip Verleger avait estimé que la vente par les Etats-Unis de 500 000 barils de sa RSP en 2013 aurait fait de 12 dollars le cours du pétrole de Brent à la fin de l’année, ce qui aurait amputé les revenus d’exportations de la Russie de plus de 40 milliards de dollars, réduisant le PIB russe de plus de 4%.