La semaine dernière, la Banque nationale suisse a publié un rapport faisant état d’une augmentation de 43% en 2013 du montant total détenu par les Indiens dans les banques suisses. Ce rapport a donné le coup d’envoi d’une campagne des autorités indiennes contre les évadés fiscaux. L’augmentation révélée par la Banque nationale représente un montant total de près de 2.5 milliards de dollars US. Le rapport a fait sensation en Inde et entraîné une réaction du Premier ministre indien Narendra Modi.
Elu en grande partie sur sa promesse de lutter contre la corruption, le Premier ministre s’active, depuis la publication de ce rapport, pour rapatrier les fortunes non déclarées. Pour ce faire, il a décidé de constituer une équipe spéciale d’enquête. Mais les difficultés qui se dressent sur son chemin sont nombreuses.
Le montant estimé entre 370 et 880 milliards de dollars, échappant au fisc n’est pas connu. L’autre obstacle de taille est la conjonction du manque de contrôle du système et de la corruption dans le pays. Moins de 3% de la population indienne paye son impôt sur le revenu, et, en plus, elle camouflerait une partie de ses revenus pour en payer moins.
Pour de nombreux experts, les autorités indiennes devraient tout d’abord renforcer le contrôle fiscal et ensuite suivre les exemples des Etats-Unis et de l’Allemagne et annoncer une amnistie fiscale pour inciter les Indiens à ramener leurs fonds au pays. Les principales raisons à la non déclaration des revenus par les Indiens sont le fort taux d’imposition et la complexité des procédures administratives, principalement dans le secteur immobilier, mais également la notoriété de la corruption. Les Indiens refusent d’enrichir les bureaucrates et politiciens qui détournent une grande partie de leurs impôts.