La Turquie se serait enfin décidée à prendre toute sa part dans la coalition internationale contre l’organisation de l’Etat Islamique. Mardi dernier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré à la chaîne de télévision NTV que son pays pourrait se joindre à la coalition dans sa lutte contre le groupe terroriste.
« La Turquie jouera un rôle sur le plan militaire ou logistique », a-t-il précisé lors de son déplacement à New York où se tenait l’Assemblée Générale des Nations Unies. Jusqu’ici Ankara avait adopté une position jugée prudente, voire ambigüe, quant à l’action de la coalition internationale contre l’Etat Islamique.
La Turquie, membre de l’OTAN et alliée stratégique des Etats-Unis dans la région, s’était curieusement tenue à distance des opérations militaires menées par Washington et ses partenaires occidentaux et arabes. Une réticence que les autorités turques justifiaient par la nécessité de préserver la vie de leurs compatriotes retenus en otages par le groupe djihadiste. Moins d’une semaine après la libération de 46 d’entre eux, enlevés au consulat turc à Mossoul en juin dernier, la Turquie semble désormais avoir les mains libres pour s’impliquer officiellement dans la lutte contre l’EI.
Les médias turcs ont révélé que ces otages ont été échangés contre 50 membres de l’Etat Islamique, faits prisonniers par des groupes de la rébellion syrienne modérée proches d’Ankara. C’est d’ailleurs cette proximité du gouvernement turc avec des djihadistes combattant en Syrie qui, selon certaines analyses, aurait favorisé la montée de l’Etat Islamique, devenu aujourd’hui une menace certaine, même pour la Turquie qui partage une frontière commune avec l’Irak et la Syrie. Après avoir rencontré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a considéré la Turquie comme membre à part entière de la coalition internationale, qui sera engagée en première ligne dans l’effort commun.