Le gouvernement brésilien vient de revoir la prévision de croissance du pays à la baisse. Ce qui risque de désavantager la présidente Dilma Rousseff, candidate à sa propre succession, à moins de deux semaines de ce scrutin.
La prévision de croissance du Brésil pour 2014 a été carrément divisée en deux, soit de 1,8 % à 0,9 %.Pire, ce dernier chiffre est de loin supérieur au consensus des analystes, qui s’attendent désormais à 0,3 % de croissance économique, ce qui semble inadmissible pour un des principaux pays émergents de la planète. D’où, l’éventuelle réélection de Dilma Rousseff ne sera certainement pas une promenade de santé. Pourtant, l’actuelle présidente brésilienne était donnée largement gagnante au premier tour il y a à peine quelques mois. Toutefois, Mme Rousseff continue toujours à jouir de la popularité de son prédécesseur et mentor, Lula Da Silva. Mais à présent, la candidate écologiste, Marina Silva, constitue une sérieuse menace, surtout au deuxième tour.
Il faut rappeler que Dilma Rousseff avait pris, en 2010, les rênes d’un Brésil à la croissance économique impressionnante, soit 7,5 %. Après, la situation n’a fait que se dégrader et ce pays a même plongé dans la récession au premier semestre 2014. Pour cause, les exportations des matières premières et la consommation de la classe moyenne émergente, qui constituent les deux facteurs de croissance au Brésil, ont reculé.
En lieu et place, bon nombre de ménages se sont lourdement endettés du fait du crédit et de l’inflation, cet indicateur économique atteignant même 6,6 % le mois dernier. Comme si cela ne suffisait pas, les factures importantes dues à l’organisation de la Coupe du monde de football et l’insuffisance des services publics, notamment dans les domaines des transports et de la santé ont provoqué une grogne sociale.
En guise de justification, Mme Dilma Rousseff a pour habitude d’évoquer la conjoncture internationale difficile. En outre, la présidente-candidate brandit sa réussite dans le domaine de l’emploi, avec un taux de chômage très faible. Malgré tout cela, sa réélection est loin d’être acquise.