Israël est secoué depuis maintenant plusieurs jours par une vive polémique sur le coût de la vie, alors que les souvenirs des manifestations à ce sujet il y a trois ans sont encore dans toutes les mémoires, ainsi que sur l’émigration hors de l’Etat juif.
La polémique a démarré par une simple publication sur le réseau social Facebook. Un jeune israélien installé à Berlin a publié une photo représentant un pot de crème chocolat chantilly sur un étal de supermarché allemand trois fois moins cher que celui de son équivalent israélien, avec en commentaire une invitation aux Israéliens à fuir la vie chère et à venir vivre à Berlin.
La publication a eu un succès incontestable avec des centaines de milliers de vues mais a suscité des réactions diverses. Certains adhèrent à la position de l’auteur du post qui rappelle à l’opinion israélienne que rien n’a vraiment changé depuis les manifestations qui ont secoué le pays à l’été 2011. Mais beaucoup d’Israéliens ont exprimé leur désapprobation, à différents degrés, du post du jeune israélien. Yuli Edelstein, président de la Knesset et membre du parti de droite Likoud, reconnaît la réalité du problème posé mais invite ceux qui veulent y remédier à rester dans le pays pour trouver la solution. D’autres crient au scandale, choqués de voir certains de leurs compatriotes présenter Berlin comme une destination de rêve, 70 ans après l’Holocauste.
Mais cette polémique est loin de traduire la réalité des faits. Les derniers chiffres révélant que des vagues d’émigration massives ne sont pas à l’ordre du jour.Même après les manifestations de 2011, l’année 2012 a été marquée par le plus faible taux d’émigration de toute l’histoire d’Israël. Plus encore, avec à peine 25 000 Israéliens installés à Berlin, l’Allemagne est loin d’être un point de chute des émigrés israéliens aussi prisé que celui des Etats-Unis ou du Canada.