La fondation Dui Hua, établie aux Etats-Unis et dont le nom signifie « dialogue », a annoncé mardi dans un communiqué que le nombre d’exécutions de condamnés en Chine s’est élevé l’année passée à 2 400, soit plus que tous les autres pays du monde réunis.
La fondation affirme que ce chiffre a été obtenu auprès d’un « responsable judiciaire ayant accès au nombre d’exécutions pratiquées chaque année » en Chine. Les autorités chinoises se refusent à communiquer officiellement sur le nombre de personnes exécutées dans le pays. Mais plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont affirmé à de nombreuses reprises par le passé que la Chine à elle seule exécutait plus de condamnés que tous les autres pays du monde réunis. Et le chiffre révélé par Dui Hua confirme cette suspicion étant donné que l’ONG Amnesty International certifie que le nombre de personnes exécutées dans le monde s’est élevé l’année dernière à 778, en dehors de toute estimation pour la Chine.
Force est de constater que le chiffre révélé par Dui Hua représente une baisse de 20% par rapport aux estimations de 2012, grâce notamment à une réduction par les autorités du nombre de crimes passibles de la peine de mort. Le nombre des exécutions est en très nette chute par rapport aux 12 000 exécutions enregistrées en 2002, loin du record de 1983 quand 24 000 condamnations à mort avaient été annoncées pendant la première année de la campagne « Frapper fort » supervisée par le numéro un communiste d’alors, Deng Xiaoping.
Mais cette tendance à la baisse pourrait bientôt subir un coup d’arrêt à cause de la campagne extrêmement répressive lancée par les autorités chinoises dans la région musulmane du Xinjiang. Cette province, qui rejette la tutelle de Pékin, voit une augmentation des troubles et des actes de révolte de la population. Des centaines de personnes y ont été condamnées cette année pour terrorisme.