En 24 heures, le groupe islamiste Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, appuyé par deux groupes islamistes radicaux, s’est emparé de la grande base de Wadi al-Deif et de celle moins importante de Hamidiyeh, détenues précédemment par les forces loyalistes. Ce revers subi par le régime de Bachar al-Assad est d’autant plus surprenant que celui-ci multipliait ces derniers temps les succès sur le terrain.
La base de Wadi al-Deif, ravitaillée uniquement par voie aérienne, était encerclée depuis deux ans par le Front al-Nosra.Les deux bases conquises se situent dans la région d’Idlib, frontalière de la Turquie. Leur prise par le Front la-Nosra permet à la filiale syrienne d’Al-Qaïda de contrôler presqu’entièrement la région. L’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’Homme), qui dispose d’un large réseau de militants et de médecins à travers le pays, affirme qu’au moins 100 soldats et 80 assaillants djihadistes et islamistes ont perdu la vie dans les combats, les bombardements et à cause des mines posées par les militaires dans les deux camps. Environ 120 soldats auraient été faits prisonniers et une centaine d’autres auraient fui à bord de véhicules et surtout à pied vers la ville de Morek, dans la province de Hama, au sud de la province d’Idlib.
Ce succès du Front al-Nosra rappelle sa présence et témoigne de sa montée en puissance à un moment où l’attention des observateurs et de la communauté internationale est concentrée sur l’Etat islamique qui enchaîne massacres de populations et exécution d’Occidentaux. Malgré leurs idéologies djihadistes très proches, le Front al-Nosra et l’EI sont le plus souvent rivaux sur le terrain en Syrie, excepté dans certaines régions où ils combattent de concert.