La monnaie russe a perdu 30% de sa valeur les deux premiers jours de la semaine, malgré les efforts de la Banque centrale pour rattraper la situation. La dégringolade du rouble fait planer sur le pays l’ombre du krach de 1998.
Le relèvement par la Banque centrale russe du taux d’intérêt sur le rouble de 10% à 17% dans la nuit de lundi à mardi pour soutenir la monnaie russe n’a pas suffi à empêcher sa dégringolade. Le rouble s’est échangé de lundi à mardi à 100 roubles pour 1 euro et 80 roubles pour 1 dollars. La monnaie russe a ainsi perdu 60% de sa valeur depuis l’été. Cette situation est le résultat de la conjugaison de l’effondrement des recettes pétrolières du pays, avec un baril qui se vend actuellement à la moitié de son prix de l’été dernier, et des sanctions occidentales.
Elle réduit pour les ménages russes l’accès aux produits importés qui représentent la moitié de leur consommation courante (alimentaire, vêtements, électronique) et endette profondément les entreprises en devises. La compétitivité que les industries nationales auraient pu espérer gagner de cette chute du rouble, et ainsi relancer l’économie, est effacée par le fait que les exportations sont essentiellement libellées en dollars. Les projets d’investissements sont devenus impossibles et les annonces de licenciements inéluctables.
La réaction des autorités russes est vivement attendue. Le président Vladimir Poutine doit tenir ce mercredi sa conférence de presse annuelle devant 1 200 journalistes et ne devrait pas manquer d’aborder le sujet. Le Premier ministre Dimitri Medvedev aurait demandé à ses ministres de préparer une réduction de 10% de leur budget prévu en 2015. La Banque centrale de son côté envisage d’autres mesures telles que des contrôles de capitaux, ce qui, s’ils peuvent aider à stopper la chute du rouble, devraient faire perdre au pays de sa crédibilité financière.