La justice brésilienne a ordonné lundi le gel d’une importante somme appartenant à Alstom. Le groupe français spécialisé dans l’énergie et le transport est soupçonné de corruption dans des contrats d’énergie à l’échelle locale.
90,7 millions d’euros (100 millions de dollars), c’est la somme appartenant à Alstom que le Brésil a gelée suite à une décision judiciaire. Pour cause, le groupe tricolore est soupçonné de corruption « d’une extrême gravité » dans une affaire qui remonte à 1998, suivant des informations émanant du procureur du patrimoine public de São Paulo, José Carlos Blat.
A en croire le quotidien Folha de São Paulo, la justice brésilienne veut déterminer si la branche locale d’Alstom a versé des pots-de-vin à des fonctionnaires de l’administration de la même ville en vue de décrocher un contrat sans être obligée de passer par un appel d’offres. Robson Marinho, ancien conseiller du Tribunal des comptes de São Paulo et co-fondateur de la formation politique d’opposition PSDB figure parmi les fonctionnaires cités dans ce scandale. C’est depuis l’année dernière que M. Marinho a été démis de ses fonctions, comme indiqué par le procureur José Carlos Blat. Ce dernier a également précisé que le contrat dont il est question portait sur l’édification d’usines électriques à São Paulo pour la transmission d’énergie.
De son côté, Alstom s’est contenté d’indiquer, via son service de presse à São Paulo, que « l’entreprise n’avait pas encore été notifiée et réitère que ses activités respectent la législation brésilienne ». Avant que n’éclate cette affaire, le groupe français a d’ores et déjà reconnu que certains de ses cadres ont versé des dessous-de-table à des fonctionnaires en Arabie Saoudite, aux Bahamas, en Egypte, en Indonésie et à Taïwan pour signer des contrats.