Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a profité de son passage ce vendredi à la tribune du Conseil de sécurité des Nations unies pour exhorter la communauté internationale à se pencher davantage sur le sort des minorités ethniques et religieuses en Syrie et en Irak.
Laurent Fabius ne s’est pas présenté les mains vides devant les membres du Conseil de sécurité. Il leur a proposé une Charte d’action pour les minorités persécutées au Proche-Orient en quatre points. Tout d’abord sur le volet humanitaire, il prévoit de réorienter les actions des agences de l’ONU pour permettre le retour des minorités, avec la mise en place d’un fonds spécifique d’aide au retour et à la reconstruction des habitations et des lieux de culte. Puis, sur le volet militaire, il propose d’ajouter la préservation des minorités en Irak et en Syrie en vue de leur réintégration et leur réenracinement à la liste des objectifs de la lutte antiterroriste menée par la coalition et les forces locales. Sur le plan politique il insiste sur le soutien de la politique irakienne de réconciliation et de réintégration des communautés dans les forces locale. Et enfin en ce qui concerne la lutte contre l’impunité, le plan français propose de saisir la Cour Pénale Internationale pour poursuivre les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
La France estime que les communautés non musulmanes, à savoir les Chrétiens, les Yézidis, les Turkmènes, les Kurdes, les Chabaks, sont menacés de mort, mais également d’exil forcé et d’asservissement. Des 1.4 million de chrétiens recensés en Irak en 1987, il ne resterait environ que 400 000 aujourd’hui. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a annoncé la mise sur pied d’un Groupe des Sages dès le mois de septembre pour travailler dans le sens proposé par la France.