Quatre-vingt députés iraniens sur 290 ont soumis hier mardi au Parlement iranien une proposition de loi qui prévoit « l’arrêt des négociations nucléaires avec les Américains jusqu’à ce que ces derniers arrêtent de menacer l’Iran ». Cette proposition de loi dresse un obstacle de plus à une issue favorable des négociations après le droit de regard réclamé par les membres du Congrès américain au président Barack Obama sut tout accord sur le programme nucléaire de Téhéran.
Les députés iraniens à l’origine du texte soumis hier au Parlement se réfugient derrière les réserves prononcées par le Guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei quant aux négociations « sous l’ombre de la menace » lors de son discours le 6 mai dernier à Téhéran devant des responsables du ministère de l’Education. L’ayatollah avait dénoncé les propos de « deux responsables américains » qui avaient menacé quelques jours plus tôt l’Iran d’une intervention militaire. Il s’agirait vraisemblablement du vice-président américain Joe Biden et du secrétaire d’Etat John Kerry qui, accusés d’avoir été trop souples face à l’Iran, ont brandi une possible action militaire contre Téhéran si la diplomatie échouait.
La proposition de loi soumise hier au Parlement, le jour même de la reprise à Vienne des négociations entre Téhéran et les Occidentaux, sera débattue dans les jours qui viennent. Si elle est votée, elle obligera le président iranien Hassan Rohani et les négociateurs à couper « tout contact et toute négociation sur le dossier nucléaire avec les Américains », mais ils pourront continuer les pourparlers avec les autres membres du groupe des « 5+1 ». La date butoir du 30 juin 2015 pour la conclusion d’un accord sur cette crise du nucléaire qui secoue la communauté internationale depuis plus d’une décennie maintenant continue à se rapprocher inexorablement.