La situation en Chine, qui reste préoccupante malgré les mesures des autorités du pays, inquiète de plus en plus les marchés et les investisseurs. Depuis près d’un mois, les Bourses de Shenzhen et de Shanghai ont plongé d’environ 30%. Près de 3 000 milliards de dollars se sont ainsi volatilisés sur les marchés chinois, soit plus du tiers du Produit Intérieur Brut du pays.
Cette dégringolade est d’autant plus remarquable et alarmante qu’elle est intervenue après que les Bourses de Shanghai et de Shenzhen aient gagné plus de 50% en 2014 et sur les cinq premiers mois de cette année. Cette hausse de la Bourse, initiée par des mesures incitatives des autorités du pays comme la décision de la Banque centrale de Chine à la fin de l’année dernière de baisser ses taux directeurs, a entraîné une frénésie que le pays n’a pas su gérer. Pour freiner les opérations sur marge, c’est-à-dire des techniques boursières particulièrement risquées qui consistent à emprunter auprès des courtiers pour acheter des actions et auxquelles un nombre important de particuliers et d’entreprises avaient recours, les autorités chinoises ont annoncé des mesures restrictives. Ebranlant la confiance des boursicoteurs, ces mesures ont bouleversé le marché et les indices chinois.
Les différentes mesures des autorités pour stabiliser le marché portent des fruits pour le moment. La suspension provisoire des introductions en Bourse, la diminution du taux des réserves obligatoires des banques et même la baisse des frais de courtage sont parvenues à stopper la panique sur les marchés. Mais pour les experts, ces mesures exceptionnelles ne marcheront qu’à court terme. Ils recommandent des réformes cruciales comme l’amélioration de la qualité des entreprises dont les titres ont bondi en Bourse, l’établissement d’un solide réseau d’investisseurs institutionnels en contrepoids à la masse de petits porteurs et une plus grande ouverture des marchés chinois aux investisseurs étrangers.