Des scientifiques américains de l’Université d’Arizona vont présenter la semaine prochaine les conclusions d’une étude qu’ils ont menée pour tenter de mieux comprendre les plans de bataille du groupe de l’Etat islamique.
En se basant sur le calcul algorithmique, cette étude doit établir une logique dans la stratégie de l’Etat islamique, un lien entre l’augmentation du nombre d’attentats à la voiture piégée perpétrés par l’organisation Etat islamique en Syrie et en Irak, les vagues d’arrestations sur les territoires qu’elle contrôle ou les attaques-suicides. Pour leur algorithme, les scientifiques américains ont analysé les données correspondant à 2 200 évènements militaires, bombardements, attentats, offensives terrestres ou explosions de bombes artisanales, impliquant l’Etat islamique en Irak et en Syrie entre juin et décembre 2014.
Les auteurs de cette étude affirment que la stratégie de l’Etat islamique suit une certaine logique et leur algorithme permet de prévoir cette stratégie et la manière dont l’Etat islamique réagit militairement sur le terrain. Les scientifiques américains sont ainsi arrivés à la conclusion que les fronts de la Syrie et de l’Irak n’en forment qu’un pour les stratèges de l’Etat islamique. Ils sont également parvenus à relever que, sur la période observée, les attaques à la voiture piégée en Syrie et en Irak ont systématiquement précédé des tirs de mortiers et des attaques terrestres d’ampleur contre des villes irakiennes, une manière pour les djihadistes de marquer les esprits sur un territoire lorsqu’ils décident de concentrer leurs forces terrestres sur un autre théâtre d’opération.
Les attentats-suicides serviraient le plus souvent à répondre aux frappes aériennes des forces irakiennes. En Syrie, les frappes aériennes des forces de Bachar al-Assad sont généralement suivies par des vagues d’arrestations sous contrôle de l’Etat islamique, ce dernier estimant que les raids de Damas ne sont possibles qu’avec la complicité d’espions sur le terrain.