Le Brésil est entré en récession au deuxième trimestre 2015. Une première en l’espace de six ans.
C’est depuis le premier trimestre 2009 que la septième économie mondiale n’avait pas connu pareil revers. En clair, il s’agit d’une « récession technique », comme annoncé vendredi par l’Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques (IBGE). Autrement dit, cet Etat a enregistré deux trimestres consécutifs de recul de son PIB. Et, d’après les prévisions des économistes, cette période de reflux devrait s’étendre pendant deux ans au moins.
Le PIB du Brésil a reculé de 1,9 % entre avril et juin derniers. Ce, contrairement aux prédictions des analystes des établissements financiers locaux et étrangers. A titre de rappel, le même indicateur économique avait baissé de 0,7 % au premier trimestre 2015. Devant la presse, Alex Agostini, l’économiste chef de l’agence de notation brésilienne Austin Rating, a décrit une « forte récession » caractérisée par « une inflation et des taux d’intérêt en hausse » sur fond de « nécessité d’un ajustement budgétaire qui n’arrive pas ». Et de déduire que « cela affecte la confiance des investisseurs, des entrepreneurs et des consommateurs » avant d’ajouter que tout cela se déroule « dans une conjoncture politique assez trouble ».
En effet, la coalition de centre gauche au pouvoir au Brésil est, à l’heure actuelle, secouée par le vaste scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière publique Petrobras. Malgré tout, la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, se bat pour faire approuver par les élus un dur ajustement budgétaire. Le mois dernier, la première économie de l’Amérique latine a enregistré un déficit budgétaire de 2,78 milliards de dollars, comme annoncé vendredi par la banque centrale. Sur un an, ce déficit (établi sans considérer le service de la dette) correspond à 0,89 % du PIB du Brésil.