Après des discussions organisées hier lundi à Bruxelles sous l’égide de la Commission européenne, la Russie et l’Ukraine ont reconnu qu’il serait difficile aux deux pays de parvenir à un arrangement d’ici la fin de l’année sur l’accord de libre-échange que Kiev a conclu avec l’Union européenne.
Ces discussions ont réuni le ministre russe de l’Economie Alexeï Oulioukaïev, le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine et la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström. Aux réticences de la Russie, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a répondu qu’elles n’étaient pas fondées. Des échanges pour rédiger un document commun auront lieu en octobre en vue d’une nouvelle réunion au niveau ministériel en novembre. La zone de libre-échange entre l’Ukraine et l’Union européenne doit lever une grande majorité de leurs barrières douanières et est censé entrer en vigueur le 1er janvier prochain, date que Moscou souhaite voir repousser. A défaut, Moscou menace d’imposer des restrictions commerciales à l’Ukraine, notamment d’étendre au pays l’embargo agroalimentaire qui s’applique déjà à l’Union européenne. La Russie estime le coût de l’ensemble de ces mesures pour l’Ukraine à 1.5 milliard d’euros par an.
La zone de libre-échange entre l’Ukraine et l’Union européenne est le principal volet de l’accord d’association déjà appliqué entre les deux parties. Mais la Russie considère cette zone de libre-échange comme une menace pour son économie et l’accord d’association comme un empiètement des Européens dans sa sphère d’influence. L’annulation sous la pression russe de la signature de cet accord initialement prévue à l’automne 2013 avait été le déclencheur des manifestations pro-européennes qui ont mené à la chute du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. C’est ainsi qu’a démarré le conflit meurtrier dans l’est de l’Ukraine avec des rebelles prorusses que les Occidentaux accusent Moscou de soutenir.