L’économie du Brésil continue d’inquiéter les marchés financiers et les agences internationales de notation après la décision de Standard & Poor’s mercredi, de rétrograder la note souveraine brésilienne de BBB – à BB +, assortie d’une perspective négative.
Ainsi, le Brésil fait à présent partie de la catégorie des pays emprunteurs jugés « spéculatifs ». L’agence financière prévoit en outre que le Brésil enregistrera des déficits primaires durant trois années de suite et une augmentation de sa dette si aucune mesure n’est prise.
Dans un communiqué, S&P a indiqué que les défis politiques de ce pays, sans cesse croissants, ont des effets sur la volonté de l’Exécutif de proposer au Parlement un budget 2016 en phase avec les réformes politiques initiées au début du second mandat de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff.
La position de S&P est partagée par nombre d’experts économistes, qui jugent négativement l’ensemble des critères d’évaluation de l’économie brésilienne. En effet, le PIB a baissé de 2,6 % entre avril et juin en rythme annualisé, en raison de la dégradation de la balance commerciale brésilienne.
Au trimestre précédent, le même indicateur avait déjà reculé de 0,7 %. Du jamais vu en l’espace de dix ans. Une situation due notamment au ralentissement de l’économie de la Chine, le premier client du Brésil devant les Etats Unis.
Malgré tout, un responsable du ministère brésilien des Finances n’a pas caché son étonnement par rapport à ce déclassement décidé par S&P. Pour l’heure, les deux autres principales agences de notation, Moody’s et Fitch, maintiennent la note brésilienne dans la catégorie investissement. Reste à savoir pour combien de temps encore.