La directrice générale du Fonds Monétaire International Christine Lagarde a estimé mercredi à Washington, qu’il y avait des « raisons d’être inquiet » pour l’économie mondiale, affaiblie par le ralentissement en Chine et menacée par un « cercle vicieux » lié au prochain relèvement des taux américains.
Les finances des pays émergents qui les exportent souffrent de la chute rapide du cours des matières premières, ce qui menace de fait leurs progrès économiques. Le commerce mondial est en nette décélération et la perspective d’une hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis et le ralentissement en Chine alimentent une incertitude et une plus forte volatilité des marchés. Maintenus proches de zéro depuis fin 2008, des taux de la Fed, la Banque centrale américaine, en hausse risquent de pousser les investisseurs à délaisser les pays émergents pour rapatrier leurs fonds aux Etats-Unis et de faire monter le dollar, monnaie dans laquelle la dette de nombreuses entreprises est libellée. Christine Lagarde a instamment appelé les pays émergents à diversifier leurs économies de manière à mieux résister à ce choc. La zone euro, elle, est toujours confrontée à un des problèmes qu’elle a hérité de la crise financière de 2008-2009, à savoir les créances douteuses qui plombent la santé de ses banques et s’élèvent aujourd’hui à 900 milliards de dollars.
A quelques jours de l’ouverture de l’assemblée annuelle du FMI à Lima, au Pérou, la dirigeante de l’institution financière internationale n’a rien dévoilé des nouvelles prévisions économiques mondiales du Fonds qui seront publiées à cette occasion, se contentant de déclarer que la croissance économique du globe cette année devrait être plus faible qu’en 2014 avant de repartir timidement l’année prochaine.