La dégradation de la situation sécuritaire en Israël à cause de la répression de la révolte palestinienne ces dernières semaines entraîne des répercussions sensibles sur l’économie du pays, déjà impactée par les fluctuations des prix des matières premières et l’agitation des marchés boursiers à travers le monde, selon l’agence de notation Moody.
Les résultats au niveau de la consommation intérieure et du tourisme sont déjà sans équivoque. De nombreuses activités commerciales enregistrent une chute de leur chiffre d’affaires.
Avec le risque croissant d’attentats, les Israéliens sortent moins et se limitent aux achats indispensables. Les ventes au détail ont chuté de 12.6% en moyenne dans le pays et le secteur des activités de détente, restauration et agroalimentaire est à la peine.
Les activités touristiques, secteur qui ne s’était jamais réellement rétabli depuis la guerre contre Gaza il y a 14 mois, affichent une hausse des annulations, davantage de la part des Israéliens que des visiteurs étrangers.
Les professionnels du secteur indiquent une baisse de 50% de la fréquentation touristique, nuitées d’hôtels et restaurants. La bourse de Tel Aviv, après quelques jours d’attentisme, a enregistré mardi dernier ses premières pertes. L’indice TA-100 a perdu 1% alors que l’indice des valeurs bancaires a perdu 2.4%.
Mais les craintes économiques sont tout aussi présentes, et plus pressantes encore, dans les territoires palestiniens. L’économie palestinienne est extrêmement fragile du fait de sa forte dépendance extérieure, notamment envers l’économie israélienne. Environ 100 000 ouvriers palestiniens vont travailler quotidiennement en Israël, de nombreuses industries.
Cisjordaniennes travaillent en sous-traitance pour des entreprises israéliennes, et le secteur du commerce est largement dépendant des consommateurs israéliens. Une rupture brutale entre les deux économies, avec le spectre d’une grave crise financière et une plongée du niveau de vie de la population locale, pourrait être dramatique pour les palestiniens autant que les israéliens.