Le ministre russe de l’Energie Alexandre Novak et le ministre pakistanais du pétrole Shahid Khagan Abbasi ont signé hier vendredi en présence du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif un accord prévoyant la construction par une société russe d’un gazoduc de plus d’un millier de kilomètres sur le territoire pakistanais.
Ce projet, pour lequel la Russie devrait investir deux milliards de dollars selon un responsable gouvernemental pakistanais, a été confié à la société RT Global Resources, filiale de la holding publique russe Rostec. Ce gazoduc d’une longueur de 1 100 kilomètres reliera les terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) de Karachi, sur la mer d’Arabie, et Lahore, dans l’est et près de la frontière indienne. Sa capacité annuelle sera de 12.4 milliards de mètres-cubes. Le ministère russe de l’Energie a annoncé que la fin des travaux était prévue pour le printemps 2018. Cet accord conclu entre les deux pays est porteur de deux enseignements principalement. Premièrement, il confirme l’accélération des tractations autour des projets gaziers depuis l’accord sur le programme nucléaire iranien le 14 juillet dernier entre Téhéran et les grandes puissances. Le Pakistan se retrouve ainsi au centre de potentielles autoroutes énergétiques dont la construction est une nécessité pour écouler les immenses réserves de gaz de la République islamique.
Ensuite, il montre l’intérêt grandissant de Moscou pour Islamabad. Historiquement proche de l’Inde qui est la grande rivale du Pakistan, la Russie se tourne davantage vers le Pakistan maintenant que Delhi a renforcé sa coopération avec les Etats-Unis. C’est ainsi qu’au cours de la dernière année, Islamabad et Moscou ont signé un accord de coopération militaire ouvrant la voie à l’achat d’hélicoptères de combat russes par Islamabad, toujours preneur en retour d’aide pour résorber son déficit énergétique.