Les eurodéputés et la commissaire au commerce de l’Union européenne, Cecilia Malmström ont débattu en séance plénière cette semaine à Strasbourg, les répercussions de l’octroi à la Chine, d’ici à la fin de l’année, du statut d’économie de marché au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Ce statut empêcherait d’imposer à la Chine des mesures anti-dumping ce qui, selon les eurodéputés, menacerait des pans entiers de l’industrie européenne.
La Chine a adhéré à l’OMC en décembre 2001 et s’est vue promettre à une échéance de quinze ans, d’acquérir le statut d’économie de marché. Lundi soir à Strasbourg, Cecilia Malmström a reconnu que ce statut d’économie de marché à la Chine serait très dommageable pour l’économie européenne et pas réaliste politiquement.
Selon la Commission européenne, 52 mesures antidumping s’appliquent actuellement à des produits chinois, représentant 1,38% des importations de l’Union européenne originaires de ce pays. Elles concernent l’acier, la construction mécanique, les produits chimiques ou la céramique, des activités qui représentent 250.000 emplois directs dans les pays de l’UE.
L’Union européenne impose des taxes aux produits dont le prix est jugé artificiellement bas grâce à des aides et des subventions publiques. Ces taxes sont calculées à partir des prix ou des coûts constatés dans des pays « analogues », un mode de calcul qui ne plus être appliqué si le statut d’économie de marché était accordé à la Chine.
Pour la Commission européenne, le défi est de conserver un instrument anti-dumping fort tout en respectant ses engagements internationaux. Le président de la commission du Commerce international, le social-démocrate allemand Bernd Lange a proposé un octroi de statut d’économie de marché à la Chine mais assortie d’exceptions négociées. D’ici le mois de juin, une étude d’impact sur les différentes hypothèses qui s’ouvrent aux Vingt-huit doit être publiée. Selon Eurostat, les exportations de la Chine vers l’Union européenne représentaient 302.4 milliards d’euros en 2014.