La croissance de l’économie indienne a ralenti au cours des trois derniers mois de l’an dernier, faisant craindre pour l’avenir de la vigueur de l’économie de l’Inde, révèlent des statistiques officielles publiées lundi.
La croissance du Produit Intérieur Brut de l’Inde sur la période octobre-décembre 2015 a été de 7.3% en rythme annuel, contre 7.7% lors du précédent trimestre de juillet-septembre 2015. Mais ces chiffres ne suffisent pas entamer l’enthousiasme des autorités indiennes. En effet, New Delhi estime que la croissance du PIB sur l’ensemble de l’exercice budgétaire 2015-2016, qui s’achèvera en mars, devrait atteindre 7.6% contre 7.2% sur 2014-2015, ce qui suppose un taux de croissance de 7.8% sur janvier-mars 2016.
Mais cet optimisme est loin de faire l’unanimité et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les chiffres officiels indiens sont difficiles à interpréter car, depuis janvier 2015, ils sont calculés selon une nouvelle méthodologie censée refléter plus fidèlement la création de valeur et qui a eu, pour l’instant, pour principal effet de doper la croissance du PIB. Le sentiment que la vigueur de l’économie est surestimée est renforcé par la faiblesse des exportations, du fret ferroviaire, de la production de ciment ou des carnets de commandes des entreprises.
De plus, le ralentissement de la croissance économique du pays sur le dernier trimestre de l’année passée, renforce les inquiétudes notamment des investisseurs, par rapport aux difficultés rencontrées par le Premier ministre indien, Narendra Modi de réunir au Parlement, les soutiens nécessaires à la mise en œuvre des multiples réformes qu’il a promises au niveau de la propriété foncière, du secteur bancaire ou de la fiscalité.
Le fait que le BJP, le parti nationaliste au pouvoir, et le parti du Congrès, le principal mouvement d’opposition, ne soient pas parvenus à se rapprocher, rend quasiment certain l’idée que la session parlementaire qui débutera le 23 février prochain, ne devrait pas faciliter l’adoption attendue des nouvelles réformes marquantes. Or, ces réformes sont nécessaires pour fournir un emploi à plus de 10 millions nouveaux actifs qui affluent chaque année sur le marché du travail.