Depuis janvier 2012, le Mali est en proie à la rébellion du Mouvement National de Libération de l’Azawad. Ce regroupement insurrectionnel, issu de la fusion de plusieurs branches dissidentes touaregs, a attaqué la ville d’Aguelhok, où ses éléments auraient commis des « violences », selon Henri de Raincourt, le ministre français de la Coopération.
L’armée malienne avait déjà fait état d’ « exécutions sommaires » tant des militaires loyalistes que de civils lors de l’attaque touareg. Ce qu’a confirmé le haut-responsable français lundi sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) : « il y a eu effectivement des violences absolument atroces et inadmissibles à Aguelhok, il y a eu effectivement des exécutions sommaires, des soldats, des personnes – on parle d’une centaine – qui ont été capturées et ont été froidement exécutées ». Et, ce dernier aspect, à savoir, les modes d’exécutions employés par les insurgés, semble prouver les liens entre ce mouvement et Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). « Certains prétendent que la méthode utilisée pour l’exécution s’apparente à celle utilisée par Al Qaïda », commentait le ministre français. Parmi les victimes, il y en a qui ont été « égorgées » tandis que d’autres ont reçu « une balle dans la tête » ; bref, « des méthodes barbares et expéditives », selon M. de Raincourt.
En quelques semaines de conflit, les conséquences sont déjà importantes. Selon la Croix-Rouge, au moins 30 000 maliens se sont déplacés des localités victimes de la rébellion vers d’autres villes du pays. Au-delà des frontières, le Niger, le Burkina-Faso et la Mauritanie ont reçu 10 000 réfugiés maliens pour chacun des deux premiers états et 9 000 pour le dernier pays.