Les représentants de la caste des Jats qui revendiquaient dans le nord de l’Inde une amélioration de leur condition, ont annoncé hier lundi accepter un accord avec le gouvernement local et l’arrêt des manifestations.
Ces manifestations accompagnées de violence, ont paralysé l’Etat de Haryana, ont fait au moins 19 morts et 200 blessés et privé d’eau potable, la capitale New Delhi.
Cet accord prévoit que les membres de la communauté des Jats lèvent les barrages routiers et mettent fin à leurs manifestations. Yashpal Malik, qui dirige un groupe d’organisations représentatives de cette caste, a confirmé avoir appelé à la fin de l’agitation, considérant que le gouvernement avait accédé à leurs demandes.
D’impressionnantes émeutes ont éclaté vendredi dans l’Etat de Haryana, provoquant au passage l’incendie de maisons et de gares et le blocage du trafic routier. Les émeutiers ont fermé des vannes d’un canal apportant à New Delhi 60% de son eau potable.
Ces émeutes ont poussé les autorités à dépêcher dès le lendemain, des milliers de soldats avec ordre de tirer à vue. L’armée indienne a repris le contrôle du canal qui a subi, selon un porte-parole de la compagnie des eaux, des « dégâts importants » et qu’il « faudrait du temps pour restaurer l’approvisionnement de près de 17 millions d’habitants dans la capitale New Delhi ».
Les protestataires manifestaient depuis une semaine afin d’exiger des quotas d’emplois dans la fonction publique et des places dans les universités pour leurs enfants. L’Inde mène une politique de discrimination positive qui prévoit des quotas pour les « Dalits » (intouchables) et autres classes dites « arriérées » afin de contrebalancer les discriminations historiques dont elles souffrent. Mais cette politique déplaît aux autres communautés qui s’estiment lésées.
Les Jats, qui sont au total plus de 80 millions dans le nord de l’Inde et sont une communauté traditionnellement rurale, affirment avoir du mal à s’en sortir en dépit de la forte croissance économique que connaît le pays et demandaient à être considérés officiellement comme une « classe arriérée ».