Le groupe indien Tata Steel a annoncé mardi dernier, qu’il étudiait « toutes les options stratégiques » concernant ses actifs au Royaume-Uni. Cette allusion à une probable réduction de ses activités en Europe, en plus de tirer un trait sur près de dix ans de présence dans le secteur de la métallurgie, menace de supprimer des milliers de postes.
Le groupe sidérurgiste indien a précisé dans un communiqué publié après un long conseil d‘administration tenu à Bombay que les performances financières de sa filiale britannique se sont fortement détériorées ces derniers mois.
Tata Steel estime ne pas être en mesure d’améliorer le positionnement de sa filiale britannique entre des coûts de production élevés, une faiblesse du marché intérieur et une hausse des importations en Europe en provenance de Chine.
Tata Steel Royaume-Uni emploie quelque 15 000 personnes et opère notamment l’aciérie de Port Talbot au Pays de Galles, la plus importante du pays. En janvier, l’entité avait déjà annoncé 1 050 suppressions d’emplois dans le pays, en plus des 1 170 décidées l’an dernier face à la chute des prix de l’acier.
Après la recapitalisation d’Arcelor Mittal à hauteur de trois milliards de dollars, la baisse des profits chez Voestalpine, la perte chez le finlandais Outokumpu, l’annonce de Tata Steel UK confirme la crise de la sidérurgie européenne, malgré un contexte économique qui aurait pu être favorable, grâce à la reprise du marché de l’automobile et la baisse du coût de l’énergie. La raison de cette situation est la déferlante de l’acier chinois à bas coût. Selon l’association professionnelle Eurofer, les exportations chinoises à destination de l’Europe ont doublé en 2015, à 7 millions de tonnes. Et les concurrents européens sont obligés de s’aligner sur des prix chinois cassés à cause des subventions des autorités chinoises.