Le gouvernement canadien ne compte pas annuler le contrat de vente à l’Arabie Saoudite, un lot de 900 véhicules blindés légers, conclu entre Ottawa et Ryad en 2014.
Les réticences canadiennes s’expliquent par le recours du pouvoir saoudien à des véhicules similaires pour réprimer des insurgés de la minorité chiite dans l’est du royaume wahhabite non seulement en 2012 mais également l’année dernière.
L’organe de presse «The Globe and Mail» a mis en ligne mercredi des vidéos prises en Arabie Saoudite qui semblent montrer que Ryad a utilisé des véhicules comparables afin de mâter la dissidence chiite d’une partie de sa population.
A ce propos, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré aux communes que l’Exécutif qu’il dirige n’envisage nullement de rompre un contrat conclu avec Ryad, par l’ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper car cela pourrait avoir pour conséquence de nuire à la réputation et à la crédibilité du Canada à l’échelle internationale.
De son côté, le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a donné son feu vert à la vente des véhicules blindés en délivrant, au cours du mois dernier, à leur fabricant, General Dynamics Land System, un permis d’exportation.
Et le chef de la diplomatie canadienne d’ajouter que ces images n’impliquent pas d’équipement canadien : il ne trouve donc pas nécessaire d’annuler ce permis. Dion s’est tout de même engagé à rester vigilant pour veiller à ce que le pouvoir saoudien n’emploie pas ces véhicules pour opprimer sa population.
Comme il fallait s’y attendre, l’opposition n’est pas du tout de cet avis. Pour le leader du NPD, Thomas Mulcair, ces vidéos auraient dû suffire à pousser les autorités canadiennes à rompre ce contre de vente avec l’Arabie Saoudite. La décision de l’Exécutif canadien a été décriée par une dizaine d’organismes de la société civile dont Amnesty International au vu du piètre bilan de Ryad en matière du respect des droits humains.